Selon les données officielles, le budget total du ministère de la Santé publique passe de 920,9 milliards d’ariary en 2025 à 856,1 milliards d’ariary en 2026. La part du budget général de l’Etat (BGE) consacrée à la santé recule également, de 6,5% à 5,4%. Autrement dit, la Santé publique ne représente plus qu’un peu plus d’un vingtième du budget national, loin de l’objectif de 14% fixé par l’Accord d’Abuja, signé par Madagascar en 2001. Cet accord engage les Etats africains à consacrer une part significative de leurs ressources à la santé.
Des dépenses recentrées sur le personnel
Le détail du budget montre que les soldes (rémunérations) et les fonctionnements enregistrent une hausse sensible. Les soldes augmentent de 268,8 à 370,9 milliards Ar (+38 %). Les dépenses de fonctionnement passent de 65,2 à 89,9 milliards Ar (+38% également). Ces hausses traduisent sans doute une augmentation du personnel médical et administratif, la valorisation des salaires, ou encore la mise à jour des grilles de rémunération. Le Gouvernement semble ainsi privilégier la stabilisation des ressources humaines du secteur.
En revanche, les investissements enregistrent une chute spectaculaire de 586,9 à 395,2 milliards Ar, soit une baisse de 33%. Cela laisse entrevoir un ralentissement des projets d’infrastructure, de construction d’hôpitaux ou d’équipements sanitaires. Par conséquent, les programmes d’expansion et de modernisation du système de santé pourraient être reportés ou réduits, limitant l’accès aux soins dans plusieurs régions du pays.
Dans un contexte où les besoins en santé restent criants avec le manque d’infrastructures, la pénurie de médicaments ou encore les difficultés d’accès aux soins dans les zones rurales, cette restriction budgétaire risque d’affaiblir davantage un système déjà fragile.
E.F.








